Clément Duhaut

Chargé de mission

Activités de recherche

                         

Mission

Coordination scientifique pour la définition et la mise en œuvre d’un Suivi Scientifique Minimum (SSM) des reconnexions terre-mer avec application à la basse vallée de l’Yères (Seine-Maritime).


Contexte

La basse vallée de l’Yères, située en Seine-Maritime au nord de Dieppe, est un site inondable par débordement de cours d’eau, par submersions marines et par ruissellement des coteaux, comportant un certain nombre d’enjeux. Elle représente un grand ensemble écologique composé de prairies humides à l’origine du site Natura2000 de l’Yères. La digue-route littorale et la buse à l'exutoire de l’Yères ont une efficacité faible en matière de protection contre les submersions et d’évacuation des crues. La buse estuarienne est de plus non conforme en matière de continuité écologique. Un projet de réouverture de la basse vallée à la mer est à l’étude, porté par le Syndicat Mixte Littoral de Seine-Maritime en partenariat avec l’Agence de l’Eau Seine Normandie, le Syndicat de bassin versant de l’Yères (également porteur du SAGE et de l’animation du site Natura 2000 de l’Yères), la Communauté de Communes des Villes Sœur, la commune de Criel-sur-Mer. A l’initiative de l’OFB Direction de la Recherche et Appui Scientifique, une réflexion a été lancée début 2023 sur l’intérêt et la faisabilité de définir un protocole de Suivi Scientifique Minimum (SSM) inspiré du protocole existant pour les cours d’eau continentaux et adapté au cas spécifique des opérations de ré-estuarisations. La basse vallée de l’Yères a été identifiée comme cas d’étude. Un groupe réunissant des experts nationaux et des acteurs institutionnels, dont la Direction territoriale et maritime Seine-aval de l’Agence de l’Eau, s'est réuni plusieurs fois en 2023 pour formaliser les objectifs environnementaux d’une telle reconnexion et identifier les types de suivis existants ou à définir pour permettre d'établir un état initial, puis évaluer l'efficacité des futurs travaux. Une visite du site a été organisée en janvier 2024. Elle a permis au groupe de travail national de rencontrer les partenaires scientifiques normands et les maîtres d’ouvrages locaux impliqués dans le projet de réouverture de la basse vallée. L'ensemble des parties prenantes a validé le principe de commencer l'état initial dès 2024 sans attendre la formalisation définitive du protocole SSM. Les connaissances acquises sur les milieux et leurs fonctionnalités seront également utiles pour définir plus précisément les modalités de reconnexions de la vallée à la mer et du fleuve à son lit majeur.


Objectifs

Le SSM vise à acquérir et formaliser la connaissance pour évaluer l'atteinte des objectifs suivants :
- Recréer une mosaïque d’habitats fonctionnels typique d’un petit estuaire (sols et végétation)
- Restaurer une fonction d’habitat pour les poissons
- Restaurer une fonction d’habitat pour les oiseaux
- Restaurer la continuité pour les migrateurs amphihalins

Plusieurs acteurs sont d’ores et déjà mobilisés pour contribuer au premier état initial en 2024-2025 : Université de Rouen via le laboratoire Ecodiv, association Seinormigr, Fédération de pêche, OFB, BRGM, Cellule de Suivi du Littoral Normand, SMBVY, INRAE, CBN normand … Un comité de pilotage sera constitué pour suivre l’avancement du projet SSM et assurer sa cohérence avec les autres réflexions en cours sur le site (étude de faisabilité de la réouverture, projet partenarial d’aménagement...). Il permettra également d’inscrire le cas de l’Yères dans la vision plus large portée par les partenaires sur les petits fleuves côtiers et estuaires normands. Ce Comité de pilotage sera composé à minima des membres suivants : Université de Rouen, Agence de l’eau Seine Normandie DTMSAV, OFB DR Normandie et OFB DRAS, Conservatoire du Littoral, Syndicat de bassin versant de l’Yères, Syndicat Mixte Littoral 76, Conservatoire du Littoral, Département de Seine-Maritime…


Profil

Tout droit venu du monde associatif où il travaillait à l’étude et à la protection du patrimoine naturel, pédologique et géologique normand, Clément Duhaut a contribué à préserver les sols normands à travers l’amélioration des connaissances sur leur nature et leur répartition : co-élaboration du Référentiel Régional Pédologique de Haute-Normandie, réalisation de cartes de zones humides sur critères pédologiques, co-élaboration de l’Inventaire Régional du Patrimoine Géologique de Haute-Normandie, rédaction de diagnostics pédologiques de plans de gestion de sites naturels, études spécifiques sur les sols de pelouses calcicoles, zones humides et tourbières. Aujourd'hui, il s'interesse à d'autres zones d'interface que les sols en découvrant les interfaces entre les domaines continentaux et marins qui ne représentent qu'une infime partie des terres émergées de la Terre (1,5 %) mais contribuent à hauteur de 14,7 % des services écosystémiques du monde. Malgré la diversité d'espèces et de fonctions écologiques qu'elles accueillent, les zones humides estuariennes n'en sont pas moins des écosystèmes menacés, avec une dégradation et une perte de surfaces beaucoup plus rapides que celles mesurées pour tout autre système. Ce sont les milieux les plus vulnérables au regard des changement globaux, ce qui implique une responsabilité majeure sur la nécessité de préserver, voir restaurer ces habitats intertidaux.


                           

                                                                                                             Basse vallée de l'Yères inondée le 02 février 2018 (Photo : AESN)

Mots-clés recherche

  • Estuaire
  • Yères
  • Suivi Scientifique Minimal
  • Managed realined
  • Restauration écologique
  • Before After Control Impact
  • Sols